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pxrouge FESTIVAL REVIEWS I Festival Francophonie Métissée I BY CLAUDIUS REHNIG I 2020

Festival Francophonie Métissée

Centre Wallonie-Bruxelles,  Paris

Un petit coup de coeur rétrotrocactif pour une manifestation culturelle qui a réussi à  avoir lieu en 2020

by Claudius Rehnig

“Le goût des Myrtilles” de Thomas de Thier

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Le Festival Francophonie Métissée est une des grandes manifestations qui reflètent l’importance que la langue française a toujours dans le monde. La 29e édition avait lieu comme tous les ans au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris. A un moment où beaucoup de manifestations culturelles déclaraient forfait suite au covid 19, il est à saluer que le CWB avait fait résistance à la morosité ambiante en maintenant le Festival dans le laps de temps avant le deuxième confinement même si c’était dans une forme réduite, virus oblige, et il reste ainsi pour certains l’un des meilleurs souvenirs de la vie culturelle de l’an 2020. La Quinzaine du Cinéma Francophone était comme toujours une des sections phare avec des films de onze pays. Louis Héliot, personnage incontournable du Cinéma Belge, avait sélectionné quelques films multi-primés dans des festivals internationaux, mais aussi des films nouveaux et des courts métrages.

En plus on pouvait voir deux films en réalité virtuelle, ce système où avec un casque sur la tête on a une vue de 360 degrés comme si on y était. Dans “11.11.18” de Sébastian Tixador et Django Schrevens (Belgique) on se trouve dans les tranchées à la fin de la première guerre mondiale et “Kinshasa Now” de Marc-Henri Wajnberg (République Démocratique du Congo/Belgique) montre des enfants qui doivent survivre dans la rue, accusés de sorcellerie par leurs parents.

Des hommages à Michel Piccoli et Marion Hänsel complétaient le programme. “Le goût des Myrtilles” (Belgique/Luxembourg 2014) de Thomas de Thier (resté inédit en France) montre deux vieilles personnes à leur pèlerinage annuel pour s’occuper de la stèle de leur fils décédé dans une forêt. Quand la femme s’endort pour quelque temps lors d’une pause, l’homme, attiré par les beautés innombrables de la nature s’est perdu et le soir tombe. Film onirique à souhait sur la vie, la vieillesse, et rien que ça, “Le goût des myrtilles” reste le parti pris de Thomas de Thier qui s’est fait plaisir avec ce film ainsi qu’à Michel Piccoli qui avait là totale liberté à s’exprimer. Poème filmique ou réalisme fantastique. Natasha Parry (ici un peu en beauté désuète) et Michel Piccoli, les deux splendides, étaient d’ailleurs une première fois réunis dans “La fille prodigue” de Jacques Doillon.

“La Tendresse” de Marion Hänsel

 

De la réalisatrice belge Marion Hänsel (“Dust”), également disparue en 2020, on pouvait voir “Si le vent soulève les sables” (2006) et “La Tendresse” (2016), peut-être son meilleur film. D’après un scénario original autobiographique, un road movie où un couple divorcé, Olivier Gourmet et Maryline Canto, part chercher son fils qui a eu un accident de ski dans les Alpes. Ce qui reste de leur mariage est une tendresse infinie que Marion Hänsel montre avec une maîtrise dans la réalisation qui était là à son point culminant, aidée par deux acteurs qui jouent comme s’ils avaient toujours vécu ensemble.

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Le film d’ouverture et le film de clôture étaient des films Label Cannes, c’est-à-dire des films qui étaient sélectionnés mais pas montrés puisque le Festival de Cannes n’avait pas lieu à cause du virus. “Slalom” de Charlène Favier décrit le rêve d’une jeune fille qui veut devenir championne de ski et elle réussit . Mais entre-temps se passe ce qui se passe, semble-t-il, souvent dans le sport. Dans une situation de vide affectif, elle tombe sous l’emprise de l’entraîneur qui aurait dû être raisonnable... L’amour dans ces cas est trop près de l’abus possible. C’est montré d’une façon convaincante, mais peut-être le film est-il trop dans l’air du temps, trop construit. Toujours faut-il prendre en compte que la réalisatrice a elle-même subi des violences dans sa jeunesse dans une autre discipline sportive et “Slalom” était donc une urgence.

L’autre Label Cannes choisi par ACID a des aspects d’actualité avec la situation au Karabagh, territoire azerbaïdjanais séparatiste qui a voulu rejoindre l’Arménie. Dans le film “Si le vent tombe” un contrôleur international doit expertiser un aéroport d’une province du Caucase en vue de sa réouverture. Peu à peu, il fait sien le voeu de ce petit Etat de s’ouvrir au monde. Le spectateur découvre cette terre avec ses yeux. En fait, le personnage central de “Si le vent tombe” est la terre (avec son aéroport) où les idées sécurisantes de notre monde civilisé s’effacent vers l’inconnu, la frontière et le rêve. Il a fallu beaucoup de temps (passage par toutes les organisations productrices internationales) à la réalisatrice Nora Martirosyan pour faire ce beau premier film qui lui tenait tellement à coeur et qui quelque part est ensorcelant.

 

“Si le vent tombe”, de Nora Martirosyan

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Intéressant aussi une soirée de courts métrages tunisiens avec des films assez durs, mais qui reflètent un peu la situation difficile du pays. “Brotherhood” de Meryam Joobeur est l’histoire d’un berger endurci dans une région aride, qui est ébranlé par le retour d’un de ses fils de Syrie dont le passé djiadiste et le fait que la femme voilée de celui-ci ne mange pas avec la famille, finit par le laisser prendre une décision qu’il regrettera. “Les compagnons de la cave” de Fakhri El Ghezal, essentiellement du cinéma expérimental tourné en noir et blanc Super 8, une lettre du réalisateur au deux rappeurs Jojo M et Galaa, est assez beau, gris et terne, un film comme on n’en fait pas souvent aujourd’hui. Très sérieux, très influencé dans le scénario par “La Jetée” de Chris Marker, “Mirage” de Faten Jaziri, raconte l’histoire de la fin du monde pressentie, que même une expérience avec une photo qui voyage dans le temps, ne peut plus arrêter.

Un long métrage tunisien “Sortilège” (Tlamess) de Ala Eddine Slim était plus facile à regarder mais la quintessence était presque aussi sombre. Un soldat qui a pu rentrer à la maison pour enterrer sa mère est poursuivi. Histoire d’une errance suite à une poursuite infondée par les forces de l’état, kafkaïenne. Le film reste sur ce registre inexpliqué et s’enfonce de plus en plus dans une réalité fantastique. Tous ces films décrivent bien une réalité complexe et le ressenti de la situation par les individus. La Tunisie était d’ailleurs l’invité spécial du festival avec en plus des évènements artistiques et littéraires.

 

Sortilège” (Tlamess) de Ala Eddine Slim

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“Tabaski” de Laurence Attali

 

Plus au sud du continent africain, un court métrage du Sénégal assez fort, en partie énigmatique, qui se situe d’une part à l’époque où Nelson Mandela fut libéré de prison et de nos jours avec la préparation de la fête de Tabaski, le rituel du sacrifice du mouton. L’art et la politique. Beaucoup de sang, des tableaux avec la couleur rouge, celle du sang, mais aussi des images de transports de moutons avec les jambes liées qui sont opposées à des images en noir et blanc d’humains captifs de la même façon, datant de la colonisation et qui font mal, les unes autant que les autres: “Tabaski”, film très vivant de Laurence Attali fait réfléchir et à côté d’une thématique dure, fait ressentir la joie de vivre proverbiale des africains.

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Plus calme, le documentaire “Le sapeur” de David-Pierre Fila où on sourit beaucoup, où des hommes ont la folie d’être habillés le mieux possible avec le plus de couleurs et de goût et d’élégance. La sape, phénomène typiquement africain originaire de Brazzaville, mais qui comme le film le montre, séduit aussi de plus en plus de blancs. Des défilés aux temples de la sape jusqu’au quartier Château Rouge à Paris, on apprend tout. Et il y en a qui prétendent que cette façon de voir le monde a une influence très nette sur la santé.

Dans “Century of Smoke”, Nicolas Graux montre une région reculée dans la jungle du Laos où la culture de l’opium est la seule manière de s’en sortir. Mais quand le chef de famille fume lui-même et ne travaille plus, ce sont des femmes qui sauvent tout. Graux filme les proches dans ce documentaire qui est en même temps une chronique sociale et une initiation pour d’autres: comment s’en sortir. Qu’il se passionne depuis dix ans pour le Laos, ça se voit

 

“Century of Smoke”, de Nicolas Graux

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29. FESTIVAL FRANCOPHONIE METISSEE

2020, Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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