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pxrouge FESTIVAL REVIEWS I 20. INTERNATIONAL FILM FESTIVAL NYON VISION DU REEL 2014 I PAR ALIENOR VALLET I 2014

20. FESTIVAL VISION DU REEL

Au Réel, les rêves ont la vie dure…

La création en question au cœur de la sélection de films suisses du festival Vision du Réel

 

par ALIENOR VALLET

"Je suis Femen" de Alain Margot

Je suis Femen

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En parallèle des compétitions longs, moyens et courts-métrages internationaux, le Festival Vision du Réel propose une fenêtre sur le cinéma suisse à travers un hommage au cinéaste et « Maître du réel » Richard Dindo -dont on ne pourra s’empêcher de revoir « Ernesto Che Guevara, le Journal de Bolivie », « Genet à Chatila » et « Arthur Rimbaud, une biographie » et d’en revivre, avec ses protagonistes, les rêves déçus) ; et une sélection de films « Helvétiques » qui nous offre un panorama des récentes productions suisses.

Les « Helvétiques » nous frappent d’abord par le lien qui unie toutes ses thématiques autour de l’art : de l’évocation de l’art comme donnant sens à la vie dans le film « Entre Ciel et Terre » de Maria Gans, à la passion de l’art iconographique comme porte ouverte à la foi politique avec« Je suis FEMEN» d’Alain Margot en passant par la réalisation industrielle d’œuvres d’art dans Feuer & Flamme d’Iwan Schumacher, la vie d’artiste partagée entre feux de la scène et chambres d’hôtel anonymes dans « Le petit Prince au pays qui défile »de Carina Freire, la transmission du patrimoine de la musique traditionnelle dans « Kaboul Song » de Lisbeth Koutchoumoff et Wolgrand Ribeiro, l’expérience initiatique des élèves d’un chœur dans « La terre promise » de Francis Reusser, ou la deuxième vie artistique d’un circassien dans « Salto mortale » de Guillaume Kozakiewiez, ou l’utilisation par les artistes des technologies numériques dans « Nourathar » de Jérôme Monnot et Milla Quinote, ou encore l’art au service d’un nécessaire travail de mémoire avec « La trace » de Enrico Pizzolato et Gabriel Tejedor. Et pourtant ! Bien que la création artistique y longuement soit interrogée, on pourrait dire, avec un certain regret, de quelques-uns de ces films, qu’ils manquent de cinéma.

Si les maladresses, voir la facilité, des films de jeunes réalisateurs comme « Entre Ciel et Terre » ou « Le petit Prince au pays qui défile » nous aura quelque peu agacée ou découragée, on aura trouvé particulièrement insupportable l’esthétique de reportage de « La terre promise ». Ni les chants des élèves d’un chœur en voyage en Palestine, ni l’ajout injustifié d’interludes de poésie arabe en voix off ne sauraient masquer la vulgarité de ce film, ni réussir à nous tromper quant à son insuffisance.

La Trace

"La Trace", Enrico Pizzolato et Gabriel Tejedor

 

« La Trace » nous conduit aux confins du monde,  sur le parcours d’une route qui traverse des paysages de Russie aussi sauvages qu’hostiles. La Trace est une piste qui définie un périmètre isolé, chargé de la lourde histoire des camps de travaux forcés du Goulag. Malgré des images de paysages et une musique qui sont parfois d’une intense beauté, le film ne peut s’empêcher de tomber dans les travers d’un didactisme télévisuel : ce sont des images d’une apparente gratuité et pauvreté qui nous donnent à voir la rencontre du plasticien suisse André Sugnaux (et sa traductrice) avec les habitants. La distance réservée des réalisateurs Enrico Pizzolato et Gabriel Tejedor face à la quête de mémoire de leur protagoniste fait de ce film un mélange malhabile et disparate qui s’est perdu en route. Quel dommage !

Si « Kaboul Song » n’échappe pas totalement aux même défauts de formatage que les films précédemment cités, il réussi cependant à toucher l’essentiel en nous offrant une vision éclairante et en finesse de la société afghâne actuelle. Lisbeth Koutchoumoff et Wolgrand Ribeiro retracent le voyage à Kaboul du musicien traditionnel afghan Ustad Arman, exilé depuis 20 ans en Suisse, et invité à participer comme juré à un show télévision musical. Porté par cette personnalité généreuse et populaire, le film nous conduit dans le dédale des rues de la ville ou s’exprime un vaste désert culturel, fait d’oubli du passé et d’absence de distractions et de liberté. Le film a su rendre tangible l’espoir anéanti et gorgé d’une impitoyable nostalgie que vient combler une télévision à l’américaine sans scrupule.

 

Kaboul Song

"Kaboul Song", Lisbeth Koutchoumoff et Wolgrand Ribeiro

Salto Mortale

"Salto Mortale", Guillaume Kozakiewiez

 

Avec « Salto mortale », d’une pirouette légère, Guillaume Kozakiewiez nous fait retomber, de nos deux pieds, dans l’art cinématographique. Ce film de coproduction Suisse/France nous fait revivre le terrible destin de la chute puis de la fantastique et troublante renaissance du funambule Antoine Rigot (Les Colporteurs). Suite à un accident, l’acrobate se retrouve paralysé, son rêve s’écroule… mais le réapprentissage d’un corps métamorphosé lui ouvre de nouveaux horizons. Le film aborde tout en subtilité son vécu intérieur d’un travail créatif à la fois processus et sujet d’un spectacle en construction : on assiste alors à la mue, difficile, du funambule et on discerne avec émerveillement le sublime d’un corps qui en dévoile la vigueur d’un autre.

Quand la passion de la foi en les icônes sacrées est mise au service de l’activisme politique et qu’un réalisateur sait en capter toute l’intimité et l’énergie, nous obtenons un film remarquable : « Je suis FEMEN ». Nous y redécouvrons la rage du néo-féminisme des très ukrainiennes FEMEN qui sont connues par les images médiatisées dans le monde entier de leurs apparitions seins nus, hurlant des slogans provocants et opposant leur résistance nue et acharnée face aux forces de police armées. Le film retrace le combat de ce mouvement autour de la figure de l’une de ses fondatrices Oxana. Nous y dévoilant la quête de pureté qu’elle mène à travers l’élaboration d’un féminisme radical, ce film consacre la naissance d’une nouvelle idole. En alternant de fines couches de peinture, révélant une personnalité forte, animée à la fois d’une douceur angélique, de l’audace et de la témérité d’une Amazone, Alain Margot a érigé le portrait d’une nouvelle icône. Qui d’Alain ou d’Oxana nous aura le plus bouleversée ? Assurément, FEMEN je serais ! rouge

 

 

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19. VISION DU REEL 2014

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25 / 04 - 03 / 05 / 2014

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Je suis Femen

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